Aide à la libération
de la domination
de l’intellect
Introduction
«Le véritable et unique ennemi de chaque être humain individuel, de même que l’ennemi public numéro 1 de l’humanité tout entière, c’est, sur chaque être humain, la domination illimitée de son propre intellect, ainsi que l’obligation pour tous de devoir subir l’intellect dominateur des autres, dominés comme eux! Là est l’origine de la grande chute dans le péché originel, la plus lourde faute de l'être humain, laquelle a entraîné avec elle tout le mal existant sur la Terre et dans l’Univers.» - Pierre Le Dantec -
«L’on est toujours piégé par son propre intellect!»
- Christian Perrac -
Introduction: L’ennemi public numéro 1
De la domination de l’intellect, certes à des degrés divers et de manières différentes mais de façon assurée, nous souffrons tous, et c’est, assurément, un devoir de nous demander ce que nous pouvons faire, pour nous-mêmes et pour nos prochains, pour nous aider à nous en affranchir et de tout mettre en œuvre pour cela.
Naturellement, cette aide, pour être juste et efficace, doit être mise en place sur une Base juste.
Le copeau et la poutre
Lorsque l’on reprend le problème, tel qu’il est présenté dans la Parole de Jésus, l’on voit que la plus grande Aide qui nous est offerte pour nous libérer de cette terrible domination intellectuelle repose, probablement, le plus précisément, dans la célèbre Parole:
mais Tu ne vois pas la poutre dans Ton œil».
Le plus souvent, cette Parole est interprétée comme un simple appel à l'indulgence ou à la tolérance envers le prochain. Mais, en réalité, cette Parole Divine dit beaucoup plus que cela !
Appel à la non-tolérance
Il ne s’agit donc déjà pas de tolérance envers les fautes d’autrui, ni même d’indulgence.
La tolérance envers les fautes des autres est tout aussi fausse que la tolérance envers ses propres fautes, car la tolérance vient de l’intellect; elle est une caricature de l’indulgence, qui, elle, vient de l’esprit.
Mais, dans la Parole de Jésus, il ne s’agit pas, fondamentalement, non plus, d’indulgence, même si celle-ci est une qualité provenant d’un grand et généreux cœur. L’indulgence envers les êtres humains n’est qu’un effet secondaire bienvenu pour celui qui s’efforce de vivre cette Parole.
L’on peut être extrêmement indulgent envers autrui mais pas du tout tolérant, et donc complaisant, envers ses fautes!
L’Amour du prochain regarde et aime la personne du prochain et non sa faute, tandis que la Justice regarde et condamne la faute du prochain et non sa personne!
La plupart des difficultés dans les relations humaines viennent de l’incapacité des êtres humains à clairement distinguer la personne et la faute.
Trop souvent, l’indulgence envers les personnes devient, par faiblesse et mollesse, de l’indulgence envers leurs fautes, ce qui se transforme en fausse tolérance.
Mais, vis-à-vis des fautes, que ce soit, pour commencer, les nôtres ou, pour continuer, celles des autres, nous devons avoir une «tolérance zéro»!
Mais être indulgent envers la faute, signifie cultiver encore plus les défauts de l’autre et le laisser, de ce fait, glisser ainsi encore plus bas sur la pente le conduisant à sa perte.
Si quelqu’un fait preuve d’une indulgence et d’une bonté devant tout pardonner, où se trouve alors le véritable Amour? Ce faux comportement est comme l’opium qui engourdit et endort l’esprit, l’affaiblissant toujours plus, jusqu’à ce que, pour finir, il devienne complètement paralysé et que cela provoque sa ruine.
Celui qui, véritablement, est dans l’Amour se montre l'Ami de chaque être humain, qu’il croise sur son chemin mais aussi, résolument, l'ennemi de sa faute.
La mesure des fautes personnelles
Continuons notre réflexion sur «Le copeau et la poutre» . Et si cette Parole de Jésus était fondamentalement faite pour nous permettre de mesurer nos propres fautes?
Mesurer nos propres fautes! Voilà un premier objectif franchement digne d’intérêt, n’est-ce pas?
Alors, pour cela, comment allons-nous nous y prendre?
Regardons, les yeux grand ouverts autour de nous, et observons-nous, aussi, simultanément, nous-mêmes, alors nous reconnaîtrons bien vite que précisément ces défauts qui, chez nos prochains, nous dérangent intérieurement le plus existent chez nous-mêmes, à un degré encore plus élevé et sont, pour les autres, particulièrement dérangeants.
Toute la manière de faire pour l’Aide à spécialement mettre en œuvre repose ici, dans ce qui vient d’être dit:
1) Regarder autour de soi, donc : regarder les autres.
2) S’observer soi-même, donc : regarder en soi.
À ce moment-là il est possible de se rendre compte que les défauts qui, chez les autres, nous dérangent intérieurement le plus sont précisément ceux que nous portons en nous à un degré encore plus élevé!
Il convient de bien distinguer la nature du dérangement; si celui-ci n’est qu’extérieur, donc superficiel, cela ne veut pas dire que l’on porte ce défaut en soi ; mais si le dérangement est profond, parce que le défaut trouve un écho en nous-mêmes, alors c’est que nous portons aussi ce défaut à un degré d’autant plus grand que le dérangement est important.
Sinon, les défauts des autres peuvent légèrement nous déranger de façon tout extérieure, tout en nous laissant indifférents à l’intérieur… C’est là que réside la différence.
Remarquons que nous avons intérêt à, d’abord, uniquement regarder les autres, puis, ensuite seulement, à regarder en nous-mêmes.
La raison pour cela, liée à la nature même des choses et des êtres, est tout simplement qu’étant en nous-mêmes nous ne pouvons, de ce fait, nous voir; nous avons, pour nous voir, besoin d’un miroir, et ce miroir ce sont les autres qui nous l’offrent !
D’où la manière de faire ici proposée:
Tout d’abord, observation uniquement des autres pour vérification expérimentale personnelle du principe selon lequel ceux qui sont le plus dérangés par les défauts de leurs co-êtres humains portent ces mêmes défauts en eux à un niveau encore bien plus élevé.
Maintenant, il s’agit de répondre à la question: Que faut-il, en particulier, observer?
Voici la réponse: Il faut attentivement regarder celui qui blâme les défauts des autres.
La conclusion de l’observation sera toujours la même : Ce sont précisément ces défauts que le blâmeur reproche si âprement aux autres qui existent, chez lui, dans une encore bien plus grande mesure!
Il y a là de quoi s’étonner et même s’estomaquer; pourtant il ne connaît aucune exception. C’est infaillible; c’est toujours ainsi!
La règle se vérifie toujours: un être humain qui s'excite au sujet de tel ou tel défaut d'un autre porte, lui aussi, en lui-même, de manière assurée, précisément ces mêmes défauts, avec une intensité encore bien plus grande.
Manière de faire
La manière de faire recommandable est donc la suivante:
Il s’agit de tranquillement procéder à de tels examens. L’on peut facilement aboutir au résultat et aussitôt reconnaître la Vérité, parce que l’on n'y est pas soi-même concerné et que, par conséquent, l’on n'a pas plus intérêt à privilégier un côté plutôt que l’autre.
Autrement dit, lorsque nous ne sommes pas personnellement concernés, notre regard est neutre, et donc objectif.
De ce fait, il nous est facile d'apprendre à reconnaître la vérité des êtres et des choses.
Et c’est là qu’il convient d’opérer la bascule, car, lorsque, ensuite, nous en sommes arrivés là, alors nous devons avoir le courage d'accepter que nous-mêmes, en cela, ne faisons nullement exception, puisque, la preuve qu’il en est bien ainsi, nous l’avons trouvée chez tous les autres, sans exception.
Eh oui, si cela n’était pas le cas, il faudrait s’imaginer être en cela «uniques au monde», mais si c’était le cas les autres aussi devraient nous percevoir ainsi, n’est-ce pas?
Mais c’est la seule manière de devenir lucide{s}; alors, au sujet de nous-mêmes, c’est comme des écailles qui nous tombent des yeux…
L’importance d’une telle démarche et les résultats pouvant être atteints dépassent l’entendement ; cela équivaut à un pas immense, peut-être même le plus grand pour toute notre évolution!
Nous tranchons ainsi un nœud, qui, aujourd'hui, retient enchaînée l'humanité entière! Alors, libérons-nous de cet indigne fardeau et aidons joyeusement d'autres à se libérer aussi, de la même manière.
Voici, maintenant, à cet égard, un exemple particulièrement caractéristique: Observons un homme qui a cultivé l'impolitesse à un rare degré, le genre d’individus que l’on ne souhaite pas croiser sur son chemin. C'est précisément ce genre d’individus qui ont la prétention d’être traités de façon particulièrement amène, et peuvent même se mettre dans une colère noire, s’ils ont l’impression, même totalement injustifiée, qu’on leur manque d’égards.
Un tel exemple est loin d’être unique .
Une fois que les candidats à la transformation d’eux-mêmes sont, pour l’avoir maintes fois vérifié chez autrui, bien convaincus de la vérité de ce principe, ils peuvent alors regarder en eux-mêmes, non plus pour vérifier le principe – c’est déjà fait! – mais pour découvrir leurs propres défauts encore non reconnus d’eux!
Dans la reconnaissance existe alors la possibilité de complètement abolir le défaut reconnu.
Dans l’immédiate reconnaissance le défaut peut et doit être effacé, mais pas dans la rumination!
Si quelqu’un chute, il doit aussitôt comprendre pourquoi et immédiatement en tirer la leçon.
La leçon à tirer d’une chute, qu’est-ce si ce n’est la reconnaissance de l’erreur commise ayant entraîné la chute? C’est pourquoi il est juste de dire qu’un être humain de bon vouloir peut beaucoup apprendre de ses erreurs si, à chaque erreur commise, il est aussitôt capable, dans l’instant, d’en retirer un Enseignement vivant pour la suite.
C’est pour cela que le proverbe, fort justement, dit: «Errare humanum est!» [«L’erreur est humaine!»] mais ajoute aussitôt : « sed perseverare diabolicum » [«mais persévérer {dans l’erreur} est diabolique»].
Car, cela veut dire alors être incapable de s’approprier, dans l’instant, l’enseignement de la chute provoquée par l’erreur, et donc être prêt à la recommencer.
Les limites de l’observation de soi-même
Dans la Parole sur «Le copeau et la poutre», Jésus nous invite à, après avoir observé les autres (ce qui est possible parce que nous ne sommes pas dans les autres!), ensuite nous observer nous-mêmes.
Cette « observation » ne doit, toutefois, pas dégénérer en « ressassage » ou « rumination », ce qui veut dire qu’elle doit uniquement être faite:
1) dans l’instant, donc immédiatement après la chute (expérience négative) et donc juste après que l’expérience alors vécue ait prouvé que le comportement ayant généré la chute contenait une erreur;
2) et ne pas se répéter; car la répétition de l’observation, dès la deuxième fois, devient ressassage ou rumination, de même que la réflexion postérieure au sujet de l’expérience vécue.
Car l’être humain qui rumine – ou ressasse – sur lui-même, est donc dans l’«auto-analyse», est dans une attitude qui ne le fait nullement progresser, bien au contraire!
La raison pour cela est qu’un ressasseur n'arrive jamais à une expérience-vécue ; car il se place, du fait de son auto-observation, constamment à l'extérieur de chaque expérience vécue par lui, et il se regarde, analysant et disséquant, comme s’il regardait quelqu’un d’autre, au lieu de pleinement ressentir, dans l’instant, ce qu’il est en train de vivre.
Celui qui vit une expérience doit «accueillir l’expérience», mais pas l’analyser ! Or, accueillir, l’on ne peut, toutefois, le faire que dans l'expérience-vécue elle-même et pas dans l'observation de l’expérience.
Cela veut dire que je peux intérieurement tirer la leçon d’une expérience vécue aussitôt que je l’ai vécue, en me laissant entièrement pénétrer par la conscience de l’événement, par la raison ayant entraîné l’échec ou la réussite.
Ce qui n’est pas le cas de quelqu’un «qui se regarde»: celui qui se regarde doit inévitablement se tenir à côté de la possibilité de pleinement ressentir; cela réside déjà dans le mot: se regarder, s'observer!
à ce sujet un philosophe a justement écrit: « Personne ne peut s’installer à une fenêtre pour se regarder passer dans la rue. »
Celui qui se regarde ou s’observe n’est plus un mais deux ; du coup, il se tient à côté de sa vie et non dans sa vie ! Un tel être humain se sert uniquement de son intellect, lequel entrave, pour lui toute réelle expérience vécue en intuition, et l'écarte même complètement.
La raison pour laquelle l’expérience vécue devient impossible à celui qui s’observe constamment et rumine constamment à ce sujet est que le ressasseur - ou rumineur - empêche le processus naturel permettant à un événement extérieur de devenir expérience-vécue pour l’esprit.
La Règle d’Or:
En résumé, une seule bonne manière de se comporter, et elle nous est aussi donnée par Jésus:
«Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux.» (Matthieu XVII, 3)
Ce qui veut dire :
et vivez-le aussitôt, intégralement, en vous-mêmes.
Il s’agit donc, dans l’instant, de complètement se laisser traverser par l’événement vécu, qu’il soit agréable ou non!
Échos au copeau et à la poutre
Concernant nos relations avec autrui, en écho et en complément à ce qui précède, considérons encore ceci:
Nous voyons vite ce sur quoi nous nous accrochons avec notre prochain, ce sur quoi nous nous heurtons à lui.
Nous avons une immense occasion de progrès à appliquer la Règle suivante:
Au cours de toutes choses, dans les heurts et désaccords légers, comme dans les graves, à chaque trouble de l'Harmonie, ne recherchons plus les fautes chez les autres, en nous imaginant les y trouver, mais uniquement en nous-mêmes! De cette manière, nous reconnaîtrons tout ce qui nous manque encore.
Donc uniquement dans l'expérience vécue! Une autre manière de reconnaître, il n'y en a pas pour nous.
Et puis Jésus nous a aussi donné ce Conseil: «Pardonnez à votre prochain!»
Pardonner à son prochain veut dire ne pas prendre ses fautes en considération! Ne pas chercher de fautes en lui! Se soucier uniquement de soi! Rechercher ses fautes à soi et s’en débarrasser, avant de s’efforcer de reprocher les siennes à son voisin.
En vertu de l’adage «Charité bien ordonnée commence par soi-même», rechercher, tout d’abord, les fautes uniquement en soi-même, alors seulement nous pouvons comprendre notre prochain ! Mais, comprendre signifie PARDONNER[1].
Chacun ne doit donc, en cela, regarder que lui-même et balayer devant sa porte!
Il y a donc une importante différence entre, d’une part, observer objectivement son prochain pour reconnaître que celui qui se plaint de la faute d’un autre porte en lui cette faute de manière encore plus grande et, d’autre part, rechercher des fautes chez autrui pour éviter de devoir se concentrer sur les siennes.
Première Conclusion
Afin de nous libérer et d’en aider joyeusement,
alors, aussi, d'autres, de la même manière, il ne nous reste donc plus qu’à créer les meilleurs conditions, intérieures et extérieures, donc en nous-mêmes et autour de nous-mêmes, pour pouvoir vivre cette libération, nous et ceux que nous aimons.
C’est là quelque chose de très exigeant, une mise en pratique du véritable et juste Amour, qui prend beaucoup d’égard envers soi-même et envers le prochain mais n’en a aucun vis-à-vis de ses fautes et de celles du prochain!
Étant donné la grande chétivité spirituelle à laquelle des millénaires et des siècles de paresse spirituelle nous ont fait aboutir, nos propres forces individuelles, pour cela, peuvent ne pas suffire; c’est pourquoi, dans l’Union, proposer et mettre en place de fortes expériences de vie en commun peut s’avérer une aide précieuse et c’est pourquoi de telles fortes expériences de vie sont, dans des cadres appropriés, proposées aux candidats au si important et si exigeant Travail sur soi-même[2].
«Comment puis-je me libérer
de mon propre intellect?»
To be or not to be free
of the brainpower...?
That ist the crucial question!
David de la Garde
[1] Ce beau mot de «PARDONNER», selon les Lois des Nombres, vibre dans le Nombre 999!
[2] Voir, à ce sujet: «Travail sur soi» de Lucien Siffrid, à l’adresse: http://www.appeldeshauteurs.net/enseignement/travail_sur_soi.html